Après un lock-out de plus de cinq mois, les syndiqués de Rolls-Royce Canada reviendront graduellement à l’usine de Lachine à compter de vendredi après avoir entériné, dans une proportion de 62 %, la recommandation d’un conciliateur qui permet de mettre fin à ce conflit de travail acrimonieux.

La plupart des 530 des membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Rolls-Royce Canada (STTRRC), affilié à la CSN, devraient être de retour au travail la semaine prochaine. Ces derniers sont spécialisés dans la maintenance de moteurs d’aéronefs.

« Lorsque Rolls-Royce a déclenché le lock-out, nous avons décidé tous ensemble que nous ne céderions pas devant l’intimidation et que nous seuls déciderions quand et à quelles conditions nous reprendrions le travail, a affirmé le président syndical, Frédéric Labelle, jeudi. Le conflit a été long et difficile, mais on s’est tenu. »

Ce contrat de travail, qui s’échelonnera jusqu’en 2028, est rétroactif à 2020. Il prévoit des hausses salariales de 25 %. Les salariés auront également droit à 9500 $ par l’entremise de deux montants forfaitaires. L’employeur avait décrété un lock-out le 15 mars dernier puisque les deux parties étaient incapables de s’entendre. Les syndiqués étaient alors appelés à se prononcer sur un mandat de grève.

Les moteurs d’avions construits par la multinationale britannique équipent notamment des jets d’affaires Global de Bombardier.

Selon la CSN, la recommandation du conciliateur prévoit « diverses bonifications, notamment en ce qui a trait aux congés et aux assurances collectives ». Il y aurait également des avancées sur la flexibilité des horaires et « l’introduction de clauses sur la sécurité d’emploi ». Le régime de retraite à prestations déterminées, l’un des points en litige pendant les négociations, sera en vigueur jusqu’à la fin 2025. Par la suite, les employés devront éditer les paramètres du régime.

Rolls-Royce Canada estime que le contrat de travail permet de maintenir « des conditions de travail attrayantes » pour les salariés.

« Cette décision témoigne d’une volonté commune de reprendre le travail et de se tourner vers l’avenir », fait valoir son président, Denis Giangi, dans un communiqu.

Le climat de ce conflit de travail s’est envenimé ces derniers mois. L’employeur avait admis avoir eu recours à des briseurs de grève — une pratique illégale — tandis qu’un dirigeant syndical a été congédié par la compagnie, accusé d’avoir suivi un membre de la direction de Rolls-Royce Canada.

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    C’est la somme du soutien financier (subventions et prêt) offerts à Rolls-Royce Canada par Québec depuis 2008.
    gouvernement du québec